Au royaume des sons tordus et autres explorations acoustiques.
Après quelques pérégrination à Orléans, voici un récit pour cassettes en acoustique. A suivre ici, ici et ici sur myspace. Vive le larsen apprivoisé ! Et merci Ayato pour l’invitation.
Dans la foulée, je raccroche les wagons sur le séminaire proposé par le père Comolli au forum des images, évoquant également la question du son. Il nous emmène à Abidjan avec Moi, un Noir de Jean Rouch pour commencer. Avant de poursuivre avec quelques extraits de Chronique d’un été, dont celui-ci :
moi, un noir – le samedi soir à treichville
envoyé par lilalili. – Court métrage, documentaire et bande annonce.
La semaine suivante, une bonne surprise encore avec Ghorba-légende, d’Amal Kateb, suivi de « Scène de chasse au sanglier« , de Claudio Pazienza. Le premier est touchant et devrait être montré, entre autres, à Eric B. du ministère des charters. Le second est très fort, tant sur la forme que sur le fond. Pazienza fait un très beau film, en s’attaquant à la mort et à la paternité, tout en gardant une certaine fraîcheur, une véritable innocence qui permet à ce film de ne pas être morbide du tout, malgré une longue séquence en présence du corps sans vie de son père, juste avant sa mise en bière. Je note qu’il faudra vraiment voir l’Esprit de bière pour compléter (filmé quelques années avant, toujours avec son père, alors qu’il était encore bien portant, rien à voir avec le funérarium). Le genre de film qui vous amène à faire des rêves étranges la nuit d’après.
La séance suivante est moins captivante, avec un film sur le Che, un journal de Bolivie intéressant mais qui aurait pu nous transporter un peu plus.
Enfin, deux, ou plutôt trois très bons films pour terminer cette série au forum des images. Disneyland mon Vieux Pays natal, d’Arnaud des Pallières, dont Daniel Deshays nous avait présenté un extrait à Orléans. Un des films documentaires les plus prenants qui soit. Comolli nous dit qu’il redonne à l’enfance la part sombre inhérente aux contes, parfois même dans ceux présentés par Disney sur grand écran, mais volontairement tue dans le parc d’attraction. Et l’on aurait plutôt tendance à lui donner raison. Les images sont là, mais la bande son est complètement décalée, retravaillée, enrichie de références littéraires à Rudyard Kipling (une troublante histoire de cancer), à Walter Benjamin, ou encore au conte du joueur de flûte d’Hamelin.
Un dernier film, à double tranchant, dans cette série plutôt heureuse : une sale histoire, de Jean Eustache. Il y est question de voyeurisme. Un film documentaire d’une vingtaine de minutes où Jean-Noël Picq, qui a vécu cette histoire, la raconte dans un salon. Suivi d’une fiction de la même durée, dans laquelle Michael Londsale ré-interprète brillamment ce récit. Une histoire d’autant plus troublante qu’elle nous est racontée deux fois de suite à la première personne sans que l’on puisse douter un seul instant de sa véracité. Trop de détails plus ou moins sordides racontés d’un ton détaché malgré tout. L’ensemble est visible dans son intégralité sur le net en cherchant un tout petit peu.
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