Ciné Latino
De retour de Toulouse, pour le festival du cinéma latino-américain.
Quelques films valaient le détour, en particulier :
– La piscina, de Carlos Enrique Machado Quintela, Cuba, Venezuela. « Petit » long métrage ou court métrage étiré ? (1h05). Juste le temps qu’il fallait pour se laisser apprivoiser par un maître nageur taiseux et bienveillant, et quatre adolescents. Une unijambiste qui nous désarçonne, un trisomique qui se moque des règles et on lui donne volontiers raison, un boîteux qui finit par nous toucher, tandis que le quatrième a opté pour un mutisme totalement assumé qui interroge tout le monde et finit par le mettre en danger…
– Tropicália, de Marcelo Machado, Brésil, Etats-Unis, Royaume-Uni. Forme souvent intéressante, surtout au début, avec des survols d’album photos bien chiadés, de la couleur balancée en vrac dans des images noir et blanc des années 60, la découverte de Caetano Veloso et la redécouverte de Gilberto Gil, d’un mouvement musical un peu fouilli malgré de très beaux objectifs (qui se sont soldés par un petit séjour en prison et quelques années d’exil pour Caetano et Gil), le film finissant malheureusement par devenir un peu difficile à suivre lui aussi..
– O duplo, de Juliana Rojas, Brésil. Une histoire basée sur l’idée du Dopelganger (à recouper, orth ntmnt..), une maîtresse en mode automatique vers une certaine folie, pas forçément mon genre de film préféré mais tellement bien léché que l’on se fait happer..
O Duplo [Doppelgänger] – Trailer from maxeluard on Vimeo.
– La terre des hommes rouges, Marco Bechis, Brésil, Italie. Un long métrage de fiction sur le combat des indiens dans la région du Mato Grosso, au Brésil, pour récupérer leurs terres ancestrales sur fond de déliquescence culturelle et morale. Les acteurs sont justes et nous emmènent loin dans cette plongée dans un Brésil légèrement différent de celui des cartes postales..
– De l’autre côté, de Chantal Akerman, France, Belgique, Australie, Finlande. De long plans séquences, traveling étirés le long de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, entrecoupé de témoignage de ceux qui ont survécu, et du récit du périple de ceux qui y ont laissé leur peau..
– El diaro de Agustin, Ignacio Agüero, Chili, sur ce journal très présent dans la vie publique chilienne et qui a été plus que complaisant sous Pinochet.. de jeunes étudiants en journalisme posent des questions aux responsables toujours en place et qui ont un peu du mal à assumer pour la plupart d’entre eux (à l’exception d’un ancien collaborateur de Pinochet qui reste bien droit dans ses bottes et dit grosso modo que la dictature a encore été trop douce. La preuve : elle a pris fin…).
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